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A la rencontre de Merwan, auteur de l'album "Mécanique céleste"

Merwan Chabane, qui signe aussi "Merwan", est diplômé de l'École nationale des arts décoratifs. Après un passage par l'école des Gobelins, il fait ses premières armes dans le milieu du jeu vidéo et celui de l'animation, pour lequel il réalise des story-boards. En 2002, il se fait remarquer avec son film de fin d'études, "Biotope", un court-métrage d'animation multiprimé qu'il écrit et réalise. En 2007, on le contacte pour être story-boarder pour le long-métrage des "Lascars" (réalisation Albert Pereira-Lazaro et Emmanuel Klotz). Merwan a déjà publié une dizaine d'albums de BD chez Glénat et Dargaud. Dans "Mécanique céleste" (Dargaud, 2019), il nous délivre un récit d'anticipation jubilatoire qui explore les faces les plus héroïques et les plus mesquines des grandes compétitions sportives.

Défendre son territoire grâce à un match de la balle aux prisonniers ! Comment cette idée vous est-elle venue ?


J’ai eu une révélation au théâtre. Nous étions allé voir « chantons sous la pluie ». Peut-être parce que c’est une comédie musicale, peut-être parce que les protagonistes dansent sous la pluie, j’ai été ramené à mon enfance et aux parties de balles au prisonnier. J’adorais ces moments, c’était intense et joyeux. Alors je me suis amusé à mettre cette pratique au cœur de tous nos problèmes.


Lorsque l’on évoque la balle aux prisonniers, on pense au film Dodgeball réalisé par Rawson Marshall Thurber avec Ben Stiller. Votre BD n’est évidemment pas dans le même genre mais ce film vous a-t-il inspiré ?


On m’en parle beaucoup mais je dois avouer ne jamais avoir vu ce film. La référence directe est Lagaan, c’est un film indien qui raconte comment un village se défend de l’oppresseur anglais (qui veut augmenter l’impôt sur le blé) en gagnant une partie de cricket. Ce film est génial, bien qu’ayant une structure narrative très différente il apporte un éclairage intéressant à Mécanique Céleste.


Vous avez scénarisé et dessiné cet album. Quelles sont vos inspirations tant au niveau de l’univers que du dessin ?


J’ai essayé de mettre dans Mécanique Céleste tout ce que je préférais . Je pense à Ping-Pong de Matsumoto, Les Archers de la série Thorgal, Akira d’Otomo, Ranxerox de Liberatore et Tamburini, Miyazaki, Moebius, Sergio Leone, Masamune Shirow, mes amis, ma famille, moi... ça c’est tout ce dont je me souviens mais l’idée a globalement été d’aller vers tout ce qui m’avait fait du bien de manière directe et évidente.

Vous avez réalisé deux films d’animation. Quel impact le cinéma a-t-il sur votre œuvre ?


J’ai le sentiment que quand j’écris une BD j’écris un long métrage. J’ai un peu arrêté l’animation par défaut, j’ai l’impression d’essayer de retrouver ce plaisir du mouvement quand je dessine mes planches. Dans Mécanique Céleste c’est la première fois que j’utilise des effets très relié au cinéma (des ralentis ou des arrêts sur images). C’est drôle à utiliser parce que ça fait appel à une culture alternative à la BD. Je n’ai plus les mêmes scrupules qu’avant à établir des ponts entre les médiums.


Même si vous situez l’histoire en 2068, on trouve de nombreux échos avec notre monde actuel : l’écologie, la catastrophe nucléaire, la tentative d’invasion d’un pays. L’utilisation d’un monde futuriste vous permet-il de mieux dénoncer les dérives du monde contemporain ?


Je ne suis pas certain que la dénonciation soit le moteur le plus stimulant pour le lecteur comme pour l’auteur. Les éléments du monde présent existent comme une extrapolation de notre monde. Ce sont des éléments moteurs de l’action, j’espère les avoir utiliser avec humour et pas en tant que leader d’opinion. Je préfère le questionnement sur les événements qui traversent notre temps plutôt que la dénonciation.


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