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Entretien avec Assia Hamdi : "J'écris sur le sport pour le grand public"

Peux-tu nous présenter ton parcours ?


J’ai fait une école de journalisme et je suis journaliste indépendante spécialisée en sport depuis maintenant six ans. Je travaille en presse écrite, principalement avec des magazines (mensuels, trimestriels) mais il m’arrive aussi de faire des sujets web. J'écris sur le sport pour le grand public, j'essaye de parler à ceux qui ne connaissent rien au sport. En parlant des bienfaits du sport, de ce que cela apporte en terme de développement individuel, des belles histoires sportives, des parcours inspirants. Ça n’exclut pas de parler des dérives du sport, comme l’homophobie, le racisme, l’inégalité sociale d’accès au sport ou le manque de visibilité des femmes dans ce milieu. Depuis quelques mois, je fais aussi de plus en plus d’éducation autour du journalisme, en particulier auprès des ados et jeunes adultes et c'est assez stimulant.


Pourquoi ces deux livres sur le PSG et l’OM ?


Clémentine Baron, une consœur de mon collectif Les Incorrigibles, réalise des petits livres pour Quelle Histoire depuis des années. C'est un éditeur qui fait découvrir l'Histoire aux enfants de manière ludique et illustrée. Je trouvais ça sympa. Ensuite, l'un des dirigeants de Quelle Histoire supporte le PSG et l'autre est fan de l’OM. Donc ils avaient ce projet de réaliser deux petits livres autour du PSG et de l’OM et de les sortir pour l'OM-PSG d’octobre 2018. On s’est rencontrés, on a échangé, le courant est passé.



Quel(s) public(s) vises-tu ?


Quelle histoire s’adresse aux enfants de 6 à 10 ans mais le style n’est pas « enfantin ». L’idée c’est de ne pas utiliser des mots trop compliqués pour qu’ils soient compréhensibles par un public jeune mais que cela plaise aussi à leurs parents. On peut avoir 35 ans ou 40 ans et avoir envie de se plonger ou replonger dans l’histoire du club qu’on aime. Sur le style, ça semble simple à faire, car les textes ne font que quelques mots, mais on doit aller à l'essentiel donc la sélection n'est pas évidente, surtout quand les joueurs ont eu de grandes carrières.


Comment as-tu procédé pour établir ta sélection ?


J’ai commencé par soumettre une première liste à l’éditeur, pas mal de joueurs ont été validés et pour d’autres, on a débattu et on a fini par bloquer une liste finale. Une fois cette liste définie, j’ai fait le gros travail de récolte des palmarès et des anecdotes de tous ces joueurs, en consultant les archives des clubs, des livres références et en croisant avec les sites de supporters. Et après avoir réalisé les palmarès individuels, j’ai rédigé la biographie et le palmarès de chaque joueur. En parallèle, les illustrateurs de Quelle Histoire ont fait le très bon travail d'illustration pour coller au mieux aux caractéristiques physiques du joueur et à son style.


Quels sont tes critères ?


Le palmarès, la longévité au club, la renommée du joueur. Au début, la liste se déroulait d’elle-même, il y avait des évidences, comme Papin ou Raï. D’autres joueurs n’avaient pas la longévité ni le palmarès mais étaient indissociables du club, comme Anelka ou Jairzinho. Il fallait aussi respecter un nombre fixe de gardiens, de défenseurs, de milieux et d’attaquants. Et ensuite, il fallait des joueurs de toutes les décennies ! Pas évident pour l’OM car le club existe depuis longtemps et qu'il y a la tentation de se focaliser sur 1991 et 1993. Il a donc fallu faire des choix, des sacrifices ! Même chose avec le PSG et la Coupe des Coupes.


As-tu exclu des joueurs ? Si oui, pourquoi ?


Certains joueurs ont été mis puis retirés de la liste. Au départ, la liste a volontairement été plus longue pour laisser de la marge. Il avait aussi l'argument de la période, pour que ce soit équilibré. Et lorsque deux joueurs se ressemblaient au niveau du palmarès, du style, celui qui avait laissé une plus grosse empreinte a été favorisé, celui qui par exemple a été coach ou dirigeant. Parfois, aussi, le palmarès en sélection qui a permis de trancher.


As-tu prévu de faire ce travail pour d’autres clubs ?


Oui, sur le foot, mais aussi sur d’autres sports et sur le sport au féminin, car ça m’intéresse beaucoup. J’ai plusieurs idées, plusieurs formats, que je mets à plat en ce moment. Reste à savoir avec quel éditeur. L’avenir le dira…

On termine avec un petit quiz OM/PSG


PSG ou OM ?


Joker ! Plutôt RC Lens, car c’est la région où j’ai grandi. Les matchs de D1 le week-end avec mes oncles devant la télé, l’ambiance de Bollaert, les chants, les couleurs. C’était le milieu, la fin des années 1990, il y a eu 1998, j'ai des images de Vairelles, Leclercq, Sikora, Moreira, je n'oublie pas Sibierski, et même Rool, même lui…cet amour du foot vient de là.


Vélodrome ou Parc des princes ?


Impossible de choisir… ces deux stades sont mythiques. En fait, ce travail m’a donné la chance de découvrir l’histoire de ces clubs et la passion de leurs supporters. Ils comparent leur palmarès, mais en voyant les petites histoires, ce qu’ont vécu les joueurs au sein du club, les histoires de supporters, le vécu humain derrière les chiffres, derrière tous les titres, on se dit qu'ils se ressemblent aussi beaucoup ! Et avec objectivité, on a vraiment la chance d’avoir ces deux clubs.


Phil Collins ou Van Halen ?


Van Halen, Jump. Quand je l’entends, je pense à du foot, juste à du foot. Il me semble qu’il y a quelques années, le DJ du Parc des Princes s’était gourré en avant-match, durant ses essais, il avait diffusé Van Halen. Ça avait un peu gueulé dans les tribunes…


Ronaldinho ou Chris Waddle ?


Argh…c’est difficile. Deux très bons joueurs. Mais Ronaldinho pour l’empreinte qu’il a laissée en seulement deux ans. Il avait le jeu de jambes, il avait la technique, la créativité, la vitesse…il a marqué le club durablement mais on se souvient tous de lui. Par contre, je connaissais la chanson de Boli et Waddle, We've got a feeling, mais pendant mes recherches, je suis tombée sur le clip. Et du coup j'en profite pour glisser que si on ne l'a jamais vu, il faut le voir. Ça vaut le détour en terme de kitsch...il fallait avoir pas mal d'autodérision pour se lancer dans ce truc !


Edinson Cavani ou Jean-Pierre Papin ?


Papin car il est plus de ma génération, même si j’ai plus en tête le Papin girondin. Son talent bien sûr, mais aussi sa popularité, même ceux qui n’aiment pas spécialement le foot connaissent le « JPP Reviens ».


Bernard Lama ou Fabien Barthez ?


Deux gardiens exceptionnels mais Lama. En 1998, il s’est mis au service de l’équipe sans rancœur. Cela a dû être difficile car il s’en était pris plein de la part de la presse. Ce n’est pas évident quand on est un gardien car c’est un poste sur lequel il y a beaucoup de pression et c’est difficile de déloger un portier. Il a filmé toutes les images rares qui ont été diffusées dans le documentaire de Mustapha Kessous juste avant le Mondial cette année. C’est admirable d’avoir pris les choses de cette façon et de ne pas avoir agi de façon individualiste.


Liens vers les livres :


Le site internet d'Assia Hamdi :


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